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Le Tenkara Art 

Interviews de Jean Santos

J'ai rencontré Jean par le biais du Forum Tenkara.fr. On ces rencontrez pour la première fois sur la manifestation du club de Joyeuse en Ardèche . Il n'avait montré ces premiers Tamo Made in Santos du bien bel ouvrage, on a sympathiser et  plus tard sur une sortie de pêche organiser par le forum sur le plan d'eau des fontaines a connaux , puis de fil en aiguille on ces trouver Ã  se faire partager nos créations des lignes pour moi et des superbe gravure sur du titane un talent d'ouf se Jean. La saison dernière il ma fait découvrir un joyau la Drobie , magnifique rivière aux eaux cristalline et un superbe décor, et que dire de la Beaume une autre perle de l'Ardèche. On n'a pas fait une grande pêche, mais le partage était bien là.

1)Bonjour Jean, peux-tu nous faire une petite présentation rapide.

 

Bonjour Eric, je te remercie de m’avoir fait  l’honneur de cette interview sur ton blog. Je suis loin d’être un expert du Tenkara, mais au cours de cette première saison de découverte de cette technique, j’ai énormément pêché ( 3 ou 4 sorties par semaine). Je suis donc Tenkara-Enthousiaste

Je pêche depuis que je suis en âge de faire du vélo. Mon grand-père et mes oncles m’ont initié, ils pêchaient en Espagne à la main ou  au filet .

Tout jeune je lisais les récits de pêche de Maurice Génevoix , René Fallet ou Ernest Hemingway ; un copain me passait les revues «La Pêche et les Poissons» où mes maîtres à penser étaient Michel Duborgel et Henri Limouzin.

Lorsque j’ai pu conduire, j’ai découvert les rivières à truites de l’Ardéche et des Cévennes et depuis les années 70 je pêche à la mouche .

 

2). Comment as-tu découvert cette technique, et pourquoi t'es-tu mis a la pratique du Tenkara ?

Sur le forum des monteurs de cannes à mouche en bambou refendu, quelqu’un a parlé de cette technique de pêche ancestrale japonaise . Et comme il semblait dire que le lancer était simplifié sans le moulinet, j’ai voulu essayer ;

 L’idée était de trouver une technique de pêche plus simple pour mon petit fils de 7 ans que je commençais à initier à la pêche à la mouche. Finalement j’ai adopté le Tenkara pour moi-même .

Sur Internet on trouve beaucoup d’écrits et de vidéos sur le Tenkara , j’ai donc connu par cette voie le forum Tenkara.fr et les divers blogs en français qui traitent de cette technique . Il y a là beaucoup de conseils pour aider  ceux qui font leurs premiers pas dans le Tenkara

 

3). Décris-nous un peu ton matériel

 Pour débuter j’ai préféré m’orienter vers un kit peu coûteux avec la canne V390 chez Tenkara.biz  : Je ne savais pas si le Tenkara me plairait  et j’avais peur de casser la canne qui me semblait très fragile ( il n’en est rien !)

J’ai débuté l’hiver avec cette V390 en réservoir. J’ai tout de suite aimé les sensations et le plaisir qu’apportait la pêche avec un matériel si léger.

Le plaisir du tenkara  s’est confirmé en rivière : mes rivières habituelles sont plutôt petites et encombrées, j’ai donc pris une seconde canne  de 3,30m qui était mieux adaptée aux ruisseaux.

A la fin de la saison, vu que le tenkara me plaisait de plus en plus, je me suis décidé à commander une canne au Japon : une Zérosum de 3,60m, avec un poids de 70g  qui lance des lignes très légères .

Cet hiver je suis en train de construire une canne Tenkara en bambou de 3,2m, j’ai envie de revenir aux sources . Pour aller avec cette canne, j’ai commandé une ligne en crin de cheval chez Tenkara Languedoc : Ce genre de ligne est très rare, et je trouve génial Eric que tu aies réussi à les fabriquer !

 

 

4). Quels sont tes montages de mouches Préférées ?

Je ne parviens pas  à sortir des mouches « classiques Â» que j’utilisais avant le Tenkara : elles sont bien adaptées aux eaux vives et très brassées que je pêche .

J’ai essayé les kébari , mais j’ai du mal à déceler les touches : La truite se retrouve souvent pendue sans que je l’aie vue prendre. Alors qu’avec un sedge qui flotte dans le bouillon , j’ai le plaisir de voir la truite gober . Pour moi le premier choix se porte donc vers les mouches très flottantes et visibles et si je pêche dans des plats lors des éclosions je passe sur des émergentes en N°16 ou 18( oreille de lièvre ou de chevreuil) qui flottent plus bas .

Le Tenkara oblige le pêcheur à se rapprocher du poisson, j’ai donc dû soigner mes approches. Ma façon de pêcher est aussi légèrement différente : je fais des dérives avec très peu de ligne dans l’eau.   Mon plus grand plaisir est de réussir à poser une mouche dans le remous que je visais et de voir la truite monter dans la seconde qui suit .

J’ai pu constater lors de la fermeture avec des eaux fortes, que la canne Tenkara permettait un bon guidage des nymphes. Mais tout comme la kebari, il me manque là aussi le côté visuel du gobage. 

 

 

5). Si tu peux retenir 3 rivières, ce serait lesquelles ?

Nous avons la chance d’avoir en France beaucoup de rivières qui sont bien adaptées au tenkara.    Je pourrais citer au moins 20 rivières  que j’ai pêchées en 2015 au pays basque, dans les Alpes  ou sur le plateau ardéchois, sur lesquelles je meurs d’envie de retourner lancer une mouche.  Mais puisque tu n’en demandes que trois :

1°) La Bourne : Sur le Nord du plateau du Vercors, très jolie dans le plateau autour de Villard et grandiose dans les gorges de Choranche et Rencurel .

 

J2°) La Gervanne : Jolie petite rivière du Sud du Vercors, j’aime beaucoup ses eaux cristallines et les truites très vivaces. Elle a même une cascade de 70m, pas mal pour une petite rivière

 

3° )  La 3e rivière est …un lac, le pré des Preys , au dessus de la station de Corrençon en Vercors

J’ai beaucoup aimé pêcher en lac Alpin dans le Vercors : il y a l’effort de la montée et la récompense en atteignant le lac. A condition d’être matinal , c’est magique de voir le lever de soleil sur un lac de montagne, et les truites gober à quelques mètres du bord…à portée de lancer d’une canne Tenkara. 

 

 

6)Tu es féru de dessin et surtout, tu maîtrises à la perfection la gravure d'ou te vient cette passion ?

Mon second grand-père était tailleur de pierre et sculpteur. Je traînais souvent dans son atelier pendant mes vacances et il me prêtait un petit marteau et des ciselets pour que je fasse mes propres « Å“uvres d’art Â».

 Je me suis perfectionné dans la gravure au burin beaucoup plus tard, j’aimais les travaux manuels et artistiques qui me changeaient de mon travail quotidien sur un site nucléaire ;

A la retraite j’ai encore plus de temps pour assouvir cette passion, je grave des armes de chasse, des bijoux, et naturellement il m’est venu l’idée de graver mes cannes à pêche.

 

La je dit Chapeau Monsieur Jean vraiment du grand Art

7) Tu étais au sommet européen du Tenkara 2015 qui se tenait au pays basque et tu as rencontré Misako Ishimura peux-tu nous en dire plus ?

J’ai eu la chance d’être en vacances au pays basque alors que se tenait ce 3e sommet à St Etienne de Baïgorry . Je remercie d’ailleurs les organisateurs , Maxime Miquel et Yvon Zill. Cela m’a permis de faire connaissance de Misako dont j’avais lu le livre qu’elle a co-écrit: Tenkara Radically Simple.

 Elle nous a fait une présentation très documentée sur l’histoire du Tenkara tel que l’a découvert le diplomate anglais E. Satow, en poste au Japon au 19e siècle. Son guide était un  pêcheur professionnel :  Shinaemon Toyama.  Ses lignes, mouches  et sa canne en bambou sont conservées au musée d’Omachi http://www.discovertenkara.co.uk/about-tenkara/short-history-of-tenkara/

 

 

 

 

 

Misako nous a montré des sandales tressées en paille de riz, similaires à celles que devait employer Shinaemon pour éviter de glisser dans les torrents ; sa présentation était riche en documents intéressants.

Misako  a été professeur de danse traditionnelle japonaise, cela ajoute une grâce naturelle à son port. On pourrait se croire au Japon s’il n’y avait les clochers pointus , non ?

 

8) A-tu une anecdote Ã  nous raconter ?

Les pêcheurs étant souvent des menteurs , je ne vais pas raconter d’histoire de grosse truite ….

Il me revient une petite anecdote : Misako nous a expliqué que les pêcheurs professionnels au Japon travaillaient surtout pour les aubergistes qui logeaient les pèlerins se rendant aux temples perdus dans les montagnes. Ces aubergistes exigeaient des pêcheurs des truites qui soient Toutes de la même taille ( pour éviter des réclamations des clients qui se seraient vexés en voyant leur voisin de table en manger une plus grosse que la leur…)  Et non seulement elles devaient être identiques en taille, il fallait aussi qu’elles soient PETITES , pour que les clients les mangent vite et libèrent la place.

Sur cet point-là, je pense que je suis le parfait pêcheur en tenkara : au cours de cette première saison qu’est-ce que j’ai pu sortir comme petits poissons !

Mais comme vous le savez, en Tenkara même les petits poissons se défendent , j’ai donc pris aussi beaucoup de plaisir .

CONCLUSION de l’interviewé : Merci Eric pour ton implication dans

la promotion du  Tenkara en France ;

J’espère que beaucoup d’autres nous rejoindront et pratiqueront leur Tenkara , celui qui est le mieux adapté à leur rivière et à leurs poissons . Et même s’ils ne prennent  pas des poissons record, ils prendront du plaisir !

 

Dans mon cas personnel, le but initial est atteint, j’ai pu faire pêcher mon petit fils à la mouche avec la canne Tenkara. Il a sorti seul en 2015 des truites en réservoir et il a failli en prendre en rivière, ici sur la Bourne, mais ce jour-là elles ne montaient pas.

 

Je pense que l’an prochain sur  il en fera monter une sauvage sur sa mouche ….et étrennera son tamo.

 La boucle est bouclée, c’est son trisaïeul qui aurait été content !

 

Un Grand merci a jean de ce prêté à cet interviews

 

 

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