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La Truite du Pont

En cette Année 1974 on déménageait pour retourner dans le quartier d'enfance qui a vu grandir mon père rue des sables à Orange, comble du bonheur une rivière en contrebas de la maison qui était grossie par divers ruisseaux affluent. Des tritons, salamandres, têtards, vairons, ablettes bref le paradis pour un gamin de 11 ans. Il y avait des farios de souche sur les sources, mais devenue rare pas de no-kill à l’époque, on remplissait le panier, l'homme, la dégradation du milieu allait avoir raison d'elle. Je me souviens des parties de pêche avec les copains de la rue des Sables, Fred, Pascal, Franck, Richard, on pêchait les vairons, ablettes à la canne à coup, il nous arrivait de taper une truite ce qui nous remplissait de joie.

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La Meyne courait le long d'une petite route et serpentait au milieu des vergers ,il  y avait même une pisciculture à l’époque preuve que l'eau était de grande qualité ,prenait sa source à une quinzaine de kilomètres de la maison. Mais l'urbanisation a fait son œuvre avec cette usine de st Gobain qui déversait leur eau sale pleine de poudre de verre , un tapis de verre que tu retrouvais sur des dizaines de mètres , ils pensaient avoir fait bien les choses , avaient  bétonné une centaine de mètres cette pauvre rivière et personne ne disait rien, j'ai même été témoin d'une pollution je n'avais jamais vu ça de ma vie des centaines de poissons , truites ,chevesnes  anguilles dévalant la rivière cherchant à remonter les petits cours d'eau.

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J'étais même descendu  au bord de l'eau pour aider les poissons à remonter ce cour d'eau en enlevant les pierres qui leur bouchaient le passage . 
On a remonté toute la rivière à vélo jusqu'au déversoir de l'usine, une eau blanchâtre qui sentait mauvais sortait des buses une horreur. On a averti le président de l'appma locale, c’était l'oncle de mon père Mr Mourizat qui avec lui était venu constater les dégâts sur la rivière. Depuis cette journée, plus un seul poisson en aval de l'usine, ils y déversaient des arc-en-ciel, maintenant bien triste.


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Mais revenons à cette fameuse truite du pont une belle fario de 40 cm,mais qui n'a pas eu dans sa vie de pêcheur la fameuse truite du pont. Pêchant au toc avec le bon gros bouchon toulousain, elle m'a donné du fil à retordre la bougresse, mais je l'ai eu ce poisson. Mon père n'en croyait pas ces yeux mais tu l'as prise ou cette truite, ben sous le pont en bas lui répondis-je , mais il n'y a plus que des poissons blancs,  hé oui pas peut fier de ma prise. Ma mère nous cuisina cette truite aux petits oignons elle avait un goût de mazout on se demandait comment elle avait pu survivre à ça . J'ai appris ce jour là de toujours aller pêcher en amont de l'usine sur la première catégorie. Je n'ai plus jamais attrapé de fario sur cette rivière que de la bassine. 
Les vergers ont fait place à des lotissements j'en était témoin.


Et dire que mon père s'y baignait quand il était ado dans cette même rivière . 

Que d'émotion, que de pensée m'envahisse en repensant à cette belle époque insouciante  de mon enfance.

Ma pauvre rivière que t'on t'ils fait .

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